À l’ère de l’infobésité, où les actualités circulent à une vitesse fulgurante et les journalistes sont constamment sollicités, les marques cherchent des moyens innovants pour se démarquer et capter l’attention du public et des médias. Parmi ces stratégies, le « newsjacking » s’est imposé au cours de la dernière décennie. Interviewée par MediaConnect, agence de l’AFP, Marie-Laure Laville, fondatrice de l’agence MLD Consulting, décrypte cette pratique qui consiste à détourner l’actualité pour servir les relations publiques.
Le « newsjacking » consiste à s’approprier une actualité en y injectant ses propres idées, dans le but de générer visibilité et engagement sur les médias sociaux. Cette approche permet aux marques de se distinguer dans un paysage médiatique saturé en utilisant l’actualité comme levier de communication.
Un exemple emblématique de « newsjacking » est celui d’Oreo lors du Super Bowl de 2013. Alors qu’une panne de courant plongeait le stade dans le noir, la marque a rapidement réagi en publiant sur les réseaux sociaux une image d’un biscuit dans l’obscurité, accompagnée du message : « Pas de courant ? Pas de problème. Vous pouvez toujours tremper dans le noir. » Cette intervention rapide et pertinente a généré plus de 15 000 retweets et une couverture médiatique mondiale, surpassant de loin les retombées des annonceurs ayant investi des millions dans des spots publicitaires traditionnels.
Marie-Laure Laville considère cet exemple comme un « cas d’école » de « newsjacking ». Elle souligne que, bien que cette stratégie soit désormais bien établie, elle reste extrêmement efficace pour capter l’attention des médias et du public. Selon Marie-laure, le « newsjacking » nécessite une veille constante sur l’actualité et une grande réactivité et finesse pour saisir les opportunités au moment opportun.